* «Je suis persuadé que nous pouvons, nous devons, nous allons construire et développer … »

Le Premier ministre a une vision claire des relations entre l’Etat et les acteurs économiques. Il l’a dit à l’ouverture, jeudi 23 mars2017, de la Table ronde de Petites et moyennes entreprises, PME, organisée par la FEC au Pullman Hôtel.

«Ma conception de l’Etat n’est pas celle d’un acteur omniprésent et envahissant, mais d’un facilitateur des activités économiques et commerciales, par la création de conditions attractives pour les entrepreneurs. C’est ce qu’on appelle un climat des affaires incitatif », dixit Samy Badibanga Ntita. «En réalité, la mission économique essentielle de l’Etat, est de vous permettre de mener à bien vos projets et activités», a poursuivi le Premier ministre. Et le Chef du gouvernement d’expliquer dans un speech limpide que la mission de l’Etat, selon lui, est de mettre en place le cadre qui permettra aux opérateurs économiques notamment du secteur des PME, de développer leurs affaires, en un temps record et efficience, que cela ne l’a été auparavant.

Jamais ces cinq dernières années, les relations entre le gouvernement et le principal patronat r-dcongolais, n’ont été aussi cordiales et sincères, a indiqué un membre de la Fédération des entreprises du Congo, dans l’assistance. Voilà qui explique, confie-t-il, l’accueil chaleureux réservé au Premier ministre par le président de la FEC, Albert Yuma dont le mandat arrive à échéance courant mai 2017. « C’est le rôle de l’Etat de vous accompagner dans votre développement et assurer votre intégration dans les chaines de valeurs nationales, régionales ou mondiales», a soutenu le Premier ministre.

« Yes, we can»

«Je suis persuadé que nous pouvons , que nous devons , et que nous allons construire et développer nos capacités de production, des biens et services , pour vous permettre de tirer le meilleur parti des cycles de croissance et de résister aux situations de crise», a lancé, tout confiant en l’avenir du grand Congo, Samy Badibanga. Qui renchérit : «Pour créer le cadre et le climat des affaires dont vous avez besoin pour saisir et exploiter ces nombreuses opportunités, il me semble que les maîtres mots pour réussir sont les suivants: stabiliser, simplifier et accompagner ».

Et Badibanga d’expliciter sa thérapie en trois phases inextricablement liées. Stabiliser, fait comprendre le Premier ministre, c’est assurer la prévisibilité du cadre et des règles. C’est le combat contre les incertitudes qui épuisent les entreprises. C’est une aspiration naturelle et légitime des entrepreneurs, qui prennent déjà suffisamment de risque, pour pourvoir exiger un maximum de stabilité de la part des pouvoirs publics, en termes d’environnement politique, juridique, judiciaire, fiscal et monétaire. «Cette stabilité et cette prévisibilité, pour perdurer, doivent s’appuyer sur une détermination, sur la solidité du partenariat entre les PME et le gouvernement », précise le Premier ministre. Et de poursuivre, «Simplifier, ensuite, c’est notre défi. C’est celui de vous libérer de la complexité coûteuse, qui pèse sur vos activités ; et qui conduit trop d’acteurs économiques dans le secteur informel. Nous devons pour cela créer et mettre en place un cadre de règles, qui soit compris et utilisables par toutes les entreprises, petites, moyennes ou grandes».

Fiscalité, crédits et sous-traitance.

Simplifier, a ajouté le Premier ministre, consiste également à baisser les charges qui pèsent sur les PME, pour leur permettre d’investir dans la production. « Simplifier vos activités, a déclaré Samy Badibanga aux PME, c’est vous appuyer pour accéder aux financements nécessaires à votre développement. Simplifier, c’est aussi faciliter les opérations d’importations et d’exportations, pour rendre plus rapide vos activités de production et de commerce». Avant de continuer « accompagner enfin, c’est être proactif, pour apporter aux PME et créateurs d’entreprises, des structures qui les appuient dans la définition, et la mise en œuvre de leur projet et activités. C’est tout l’objet d’un programme d’incubateurs de PME, sur lequel travaille le gouvernement. C’est aussi travailler à faciliter l’accès au crédit, à la commande publique et à la sous-traitance». Aussi pour permettre aux entrepreneurs d’investir, l’Etat doit mener à bien les réformes de libéralisation des services, notamment les services financiers, qui sont aussi un gisement de création d’entreprise, a soutenu le Premier ministre. Pour qui, autant l’argent est le nerf de la guerre dit-on, l’accès au crédit et aux services financiers l’est donc une priorité absolue.

«La forêt qui pousse, plutôt que l’arbre qui tombe »

Le sens de l’écoute. Tous ses interlocuteurs le disent de Badibanga, au sortir des audiences leur accordées par le Premier ministre. Albert Yuma l’a aussi évoqué lors des échanges de vœu entre la FEC et les corps constitués. Issu de milieux des affaires, l’homme en sait pertinemment les vertus. « Pour stabiliser, simplifier et accompagner, il faut savoir écouter. Parce qu’il faut écouter pour construire et écouter pour saisir les opportunités. On dit, en effet, qu’il vaut mieux écouter la forêt qui pousse, que l’arbre qui tombe », a confié Samy Badibanga aux opérateurs du monde des PME dont il a visité quelques stands et loué produits et services. « Ce n’est pas l’Etat qui créera les produits, les services et les emplois de demain. C’est vous. Notre rôle est donc de vous simplifier le travail, en levant les obstacles qui vous freinent dans vos projets et entreprises », leur a-t-il ajouté.

« Travail, notre défi commun »

En tant qu’entrepreneur, parvenir à la simplicité exige du travail et de la détermination, a fait comprendre le Premier ministre. « Créer un cadre simple, accessible et efficace ; c’est bien là notre défi commun, et c’est, il semble, l’objet de cette table ronde. Ce qui nous importe ; c’est de stimuler la production nationale, notamment dans le domaine agricole et agroalimentaire , mais aussi dans le secteur minier, dans les services aux entreprises et à la population, et bien d’autres secteurs. C’est ainsi que vous pourrez créer de la valeur ajoutée, source de création d’emplois nombreux et durables », conseille-t-il.

C’est un principe bien connu: rien ne se perd, rien se crée, tout se transforme. Pour un entrepreneur, une situation de crise est donc, avant tout, une situation de changement, qui crée des opportunités, de besoins et de potentiels. Il est aussi riche de créativité et d’inventivité. « Je crois qu’une entreprise qui réussit, c’est avant tout une entreprise qui répond à un besoin avec une solution, un produit ou un service qui satisfait ce besoin. Le rôle de l’Etat est de vous appuyer pour saisir ces opportunités, en vous libérant des contraintes qui vous éloignent de vos objectifs, de votre marché, de vos clients, et vous empêche de vous concentrer sur le développement de vos produits ».

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