« La République Démocratique du Congo dispose de 80 millions d’hectares de terres arables pouvant nourrir jusqu’à 1 milliard de personnes, notamment l’Afrique », affirme le Premier Ministre, Augustin Matata Ponyo dans son livre intitulé «Pour un Congo émergent».

Selon l’auteur de ce livre, « l’idée fondamentale du Gouvernement est d’offrir une gamme variée des produits à la population congolaise. C’est qui justifie sa stratégie du Gouvernement d’élaborer une stratégie nationale de développement des parcs agro-industriels dont les parcs agro-industriels de Bukanga-Lonzo à 240 Km de Kinshasa, dont l’inauguration est intervenue en juillet 2014.

C’est l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo qui s’était chargé de la bénédiction de l’ouvrage de 231 pages

C’est l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo qui s’était chargé de la bénédiction de l’ouvrage de 231 pages en mars 2016.

Ce livre souligne que « le parc a produit ses premières récoltes, essentiellement de maïs sur près de 5.000 hectares. Le programme du Gouvernement dans ce domaine », affirme le Premier Ministre Matata Ponyo, « vise à transformer quelques 50.000 hectares en un véritable complexe de production agro-industrielle en cinq ans. A cet effet les travaux de construction des infrastructures se poursuivent, notamment les routes, les hangars, les entrepôts, les silos et les ateliers ».

L’auteur de «Pour un Congo émergent» fait remarquer que le Gouvernement vise également à opérationnaliser cette stratégie de manière graduelle et méthodique pour l’étendre dans d’autres provinces et qu’à ce jour, plus d’une vingtaine de sites ont été identifiés à travers le pays.

A en croire le Premier Ministre, le programme du Gouvernement cible les produits de grande consommation dont la production locale va permettre de limiter les importations en vue d’économiser des devises.

«Il est absolument insupportable que notre pays importe pour plus de 1,5 milliard USD de denrées alimentaires chaque année» déplore Matata, avant de révéler que « l’objectif est d’intégrer, d’encadrer et d’accompagner des paysans à travers l’apprentissage des méthodes plus porteuses, en vue de leur procurer des revenus. C’est une façon de stimuler l’émergence d’une classe moyenne congolaise », souligne Matata Ponyo.

Co-écrit avec Kibambi Shintwa et publié aux Editions Privé, « Pour un Congo émergent» est un livre entretien où le Premier ministre congolais se livre, proclame son amour du pays et se positionne en pédagogue sur les réformes entreprises pour l’émergence du pays.

Madimba Kadima-Nzuji, doctorant à l’Université catholique de Louvain en Belgique, dégage trois raisons de lire Pour un Congo émergent », cet opus de 231 pages.

Raison n°1 : un livre entretien accessible et concret

Confessions d’un homme au cœur du pouvoir, support de communication aux réformes en cours, bilan provisoire de l’action gouvernementale, réaffirmation de la vision du Président de la République Joseph Kabila Kabange,…. ce livre entretien est sans conteste un peu de tout cela et voire plus.

En 231 pages, le journaliste et le Premier ministre congolais discutent des enjeux de l’heure (croissance, développement socio-économique,…) mais aussi des combats d’hier et de demain : « [Pour accélérer le développement de la République démocratique du Congo], deux piliers me semblent indispensables. Le premier concerne la nécessité de poursuivre les réformes structurelles afin de permettre à l’économie de fonctionner normalement (…). Le second pilier, le plus important à mon avis, reste notre engagement commun, élites politiques et intellectuelles » (p. 46).

En 231 pages, le journaliste et le Premier ministre congolais discutent des enjeux de l’heure

En 231 pages, le journaliste et le Premier Ministre congolais discutent des enjeux de l’heure

Le style se veut épuré, convivial et parfois, le Premier Ministre cède la place au professeur d’économie, carrière qu’il aurait surement embrassé n’eut été les événements. Il se définit lui-même comme un passionné du savoir notamment en matière de politique de développement (p. 83).

En bon économiste, ce livre croule de statistiques en tout genre, de références économiques et plus étrangement d’aphorismes et de sagesses populaires.

Son prix recommandé volontairement bas (9.000 FC soit 9$ américains) matérialise la volonté qui sous-tend le livre : rendre le savoir accessible au plus grand nombre.

Raison n°2 : découvrir l’homme derrière le Premier ministre

Si vous n’avez jamais vu le Premier ministre congolais sourire, vous en aurez l’occasion en regardant la couverture du livre entretien. Ce sourire n’enlève rien au sérieux du livre, il humanise le Premier Ministre dont les détracteurs ont pu dire qu’il était froid et perdu dans sa macroéconomie.

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à « l’enfant du Maniema devenu Premier Ministre ». Dans des termes poignants et parfois tristes, il décrit comment l’enfant d’origine modeste (il est l’aîné d’une famille de dix-neuf enfants) est parvenu à étudier et se frayer un passage dans l’administration congolaise.

Il a eu une enfance difficile : « nous ne mangions pas tous les jours à notre faim. Parfois un grand verre d’eau constituait notre repas du soir » (pp. 78-79). Cela ne s’est pas amélioré à l’université. A chaque ligne de cette partie, on comprend l’attachement du Premier ministre à son pays, à sa ville (Kindu), sa famille et à l’université qui fut le tremplin de sa carrière politique.

Raison n°3 : connaître les réformes en cours en RDC

La dernière partie du livre s’attarde sur les réformes. Le Premier Ministre aborde les réformes de l’administration, de la justice, de l’éducation,…. On y apprend notamment que « les besoins de financement du développement du pays sont en effet énormes. Le Gouvernement consacre une grande partie de ses efforts à améliorer les liens entre les secteurs clés pour le financement du développement – les mines, les hydrocarbures, la forêt – et les secteurs porteurs de croissance inclusive que sont l’agriculture, les industries manufacturières et les infrastructures de base (…) » (pp. 196-197).

Les réformes restent au cœur de l’action gouvernementale et le Premier ministre se plie avec délectation à l’exercice d’expliquer pourquoi la route du Congo vers l’émergence est inexorable, explique Madimba Kadima- Nzuji.